ESCAPADE CHEZ LES CELTES À LIBRAMONT ET CHEZ LES SCAILTONS, À « LA MORÉPIRE » (BERTRIX) – 11 MAI 2023

Les « Celtes » sont-ils des « Gaulois »?

Sous un timide rayon de soleil, 16 de nos membres se sont retrouvés le 11 mai 2023 dans la matinée à l’entrée du « Musée des Celtes » à Libramont, en Province de Luxembourg.
Ouvert en juin 1998, celui-ci est sans conteste un lieu unique pour découvrir la culture et l’histoire des Celtes dans une région qui recèle de nombreuses zones de tombelles celtiques (tertres funéraires recouvrant une ou plusieurs tombes).
Nous avons été accueillis par Madame Julie CAO-VAN, conservatrice du musée, qui nous a accompagnés tout au long de la visite et nous fit découvrir plus de 300 pièces exposées datant pour la plupart du 5e au 2e siècle avant notre ère. Il s’agit principalement de vaisselle, bijoux, outils, armes, accessoires vestimentaires, pièces de harnais de chevaux et de chars à deux roues.


À l’aide d’une ligne du temps et d’une carte numérique interactive, notre guide a d’abord situé la civilisation celte dans le temps et dans l’espace. Les historiens s’accordent sur le fait que les Celtes ont vécu de – 800 à – 27, durant l’âge du Fer, qui se décompose en 1er âge du Fer dit
« de Hallstatt » (- 800 à – 480) et second âge du Fer dit « de La Tène » (- 480 à – 27).
Les Celtes appartiennent à la Protohistoire, période intermédiaire entre la Préhistoire et l’Histoire, durant laquelle des peuples sans écriture côtoient des peuples qui l’utilisent. Chez les Celtes, les connaissances étaient transmises oralement. Seules, quelques inscriptions dérivées d’alphabets empruntés ont été retrouvées sans pour autant nous renseigner sur leur mode de vie. Heureusement, les Grecs et les Romains ont évoqué les Celtes dans leurs écrits.
Les Celtes qui font partie de la famille des peuples indo-européens ont en commun : une langue, un art, des croyances et des coutumes identiques. Au 1er millénaire avant notre ère, ils occupent déjà une grande partie de l’Europe. Leur installation s’est réalisée progressivement, à
des périodes différentes selon les contrées (à partir du 5e
siècle avant notre ère en Ardenne belge). Dans nos régions, on retrouve leurs traces dans des nécropoles, des habitats et des fortifications.


Notre guide nous a également expliqué que le nom de Celtes serait apparu la première fois chez les Grecs pour être appelé ensuite Galates. Par contre, les Romains baptisèrent ces populations du nom de Gaulois, ce qui donna son appellation à un territoire délimité par l’Océan
Atlantique, les Cévennes et le Rhin : « La Gaule ».


Après ces considérations générales, notre guide nous fit découvrir divers aspects de leur vie quotidienne dans nos régions. Nous avons appris que les Celtes maîtrisaient les techniques du tissage du lin et de la laine à l’aide de métiers à tisser en bois. Ils fabriquaient des étoffes et des
Carynx (partim) tissus avec des motifs parfois très élaborés pour les vêtements, l’ameublement, les voiles de navires, la literie, les couvertures, et des sacs de toiles pour conserver, filtrer, porter, … Ils pratiquaient également la teinture des tissus.

Leur cuisine comportait un feu équipé de chenets et surmonté d’une crémaillère à laquelle était accroché le chaudron.
Notre guide nous fit tester le briquet de l’époque, à savoir une pièce en fer fortement carbonée munie de deux anneaux, qui percutée fortement du haut vers le bas par un silex très acéré permettait de produire des étincelles qui allaient enflammer les herbes sèches.

Notre guide nous montra aussi comment moudre du grain à l’aide d’une pierre plate et d’un pilon par un mouvement de va-et-vient à deux mains. Ce geste impliquait une posture du corps, agenouillé devant la meule.
Un autre temps fort de la visite fut la présentation du char d’apparat en bois et en fer à destination de l’aristocratie qui a été reconstitué uniquement à partir des quelques pièces métalliques retrouvées dans les tombelles.
Enfin, nous avons découvert l’équipement de base du guerrier celte : cotte de maille (15 kilos), casque métallique à calotte crânienne et paragnathides protégeant les joues, bouclier en bois renforcé de métal, couteau, épée avec fourreau, javelot et lance dotée de deux parties vulnérantes.
Sans oublier le carnyx, qui à l’instar des enseignes, pouvait servir à guider les troupes en manœuvre sur le champ de bataille, à établir une communication codée voire à impressionner l’adversaire par le son émis.


En somme, la visite du musée des Celtes à Libramont est à recommander pour les amateurs d’histoire, d’archéologie et de culture celte.


Après ce bain culturel, nous nous sommes retrouvés au « Café Louise » qui nous a permis de reprendre des forces grâce à un excellent vol-au-vent et un tiramisu des plus savoureux.